Ségolène, c'est moi

Le beau temps est revenu, ramené par une bourrasque terrible qui nous a remis sous un glacial anticyclone sibérien. Du coup on peut voir les montagnes ensoleillées depuis les fenêtres du bureau, fait assez rare somme toute. Ca se fête!

Pour arroser ça, mon Café préféré, qui est aussi mon voisin, a organisé hier la troisième Soirée des Présidentielles. Cela consiste en un débat acharné entre les différents candidats, plus ou moins bien incarnés par des résidents pékinois. Etrangement, les vrais ne pouvaient pas faire le déplacement hier soir, trop occupés. On s'en est tout de même très bien sortis sans eux, et ce fut bien marrant.

Et ô surprise, Ségolène n'était pas là, ni en vrai, ni en faux. Il m'a donc fallu m'y coller. Ce fut l'heure de gloire. C'est décidé, je me lance dans la politique. Parce-qu'on ne peut pas laisser les choses comme elles sont, et qu'il faut agir. Et aussi parce-qu'ils m'avaient promis un verre gratuit.

Le combat rhétorique fut donc acharné. Sous la surveillance d'un huissier et d'un policier pour garantir la sécurité des votes, nous nous sommes livrés à une joute verbale sans merci. Les trois thèmes du débat étaient: faut-il kärchériser les banlieues; pour ou contre le mariage homosexuel (oui Régis et James, mes amis, je vous ai entendus, ensemble nous agirons); faut-il interdire la cigarette dans les restaurants pékinois. Comme d'habitude, c'est le conflit qui a été proposé, la lutte, et jamais une écoute tolérante et responsable. Heureusement que j'étais là.

Mais il faut dire à la face de tous que l'équité du temps de parole n'a absolument pas été respectée, la faute à Arlette et à Jean-Marie qui ne savent pas écouter les autres. Alors que moi au contraire, écouter, je sais faire (!) Il faut dire que faute d'avoir pu anticiper, c'était de la pure impro, et j'étais bien contente de pouvoir me taire de temps en temps. Mais tout de même, messieurs dames, il faut savoir respecter les opinions des autres! Et la sagesse nous enseignera que quand la voiture arrive au pied de la montagne, il y a forcément une route.

Sans plus attendre, je vous révèle le résultat des votes en avant-première: malgré mon incroyable performance, je n'ai pas passé le premier tour, signe que les votes étaient truqués, et c'est bel et bien Jacques Chirac, qui se présentait à nouveau, le coquin, qui l'a emporté en mystifiant les foules. C'est bien la preuve que du côté de Pékin, il y a encore des progrès à faire pour la démocratie!

;-)