Cauchemar du matin

Vendredi matin, 5h30. J'ouvre un oeil. Il fait chaud. Je regarde l'heure. Encore deux heures devant moi... La voisine discute sous ma fenêtre ouverte. J'allume le ventilateur. Je me rendors. 6h30. Je rouvre un oeil. Il fait toujours aussi chaud. On dirait que les voix se rapprochent. Je vois quelque chose qui bouge au-dessus de moi. Non, je ne rêve pas, il y a quelqu'un. Quelqu'un est penché au-dessus de ma lucarne, accroché aux barreaux de ma fenêtre.  C'est une femme. Je crois que je l'ai déjà vue dans le quartier, ça doit être une voisine. Elle est en haut d'une échelle. Hey! Mais qu'est-ce qu'elle fiche là? Il y a ma voisine Laogu à côté d'elle, je l'entends. C'est Laogu qui donne les instructions. Non mais je rêve! Elles sont en train de fixer la plante grimpante sur les barreaux de ma fenêtre... A un mètre cinquante au-dessus de ma tête, pendant que je dors. Argh! Je referme la fenêtre d'un geste rageur. Ca n'a pas l'air de les interpeller beaucoup.
Il faut vraiment que je discute sérieusement avec Laogu. En plus c'est la deuxième fois qu'elle me fait le coup. La première fois, elle était rentrée dans la cour une heure après, pendant que je prenais mon petit déjeuner, pour me demander si je trouvais cela joli la fleur qu'elle avait disposé exprès devant ma fenêtre... Les bras m'en sont tombés, je me suis dit que vraiment, c'était irrécupérable. Décidément l'intimité ne semble pas avoir beaucoup de sens pour elle. Il paraît que quand mes colocs se sont installés, elle a commencé par venir les réveiller avec tambours et trompettes, amusée parce-qu'ils se levaient trop tard. Je crois qu'elle a été assez mal reçue, mais elle a au moins compris qu'il faut nous laisser dormir. Maintenant il va falloir travailler sur le respect de la vie privée...
(La vie quoi? Connais pas!)