Team Building

Oh les joies de la vie en entreprise... Cette semaine toute l'équipe est partie en team building! Deux jours d'activités en tous genres à la campagne, avec les collègues, les chefs, pour apprendre à mieux se connaître et améliorer notre coopération... Tout un programme!

RDV très tôt devant le bureau, comptage des troupes, et toute la petite colonie est montée dans un bus pour une grande heure de trajet, direction: le ranch des oies et des canards... (ça ne s'invente pas). Il s'agit d'un centre de loisirs façon club Med, où tous les jeux sont à volonté pourvu qu'on ait un bracelet de la bonne couleur... La réception s'ennorgueillit d'une déco façon Grand Nord, avec des rondins de bois et des tables de billard, de ping-pong et même un baby-foot. Dehors dans les sous-bois, sont postés quelques chevaux pour aller se promener gaiement sous les pommiers. Plus loin, se cache une piste de karting, un squash et un bowling... Sans compter les terrains de tennis, badminton et autres réjouissances.

Ambiance boisée donc, dedans et dehors, pour deux jours de mise au vert collective. Dès lors, nous n'avons plus fait qu'un avec nos bracelets roses. Mais nous n'étions pas là pour rigoler! Il fallait identifier ensemble les difficultés que nous rencontrons au quotidien dans notre entreprise. Il fallait donc se réunir et passer par des jeux collectifs, pour exprimer ce que, sinon, nous n'aurions jamais osé dire...

Première étape: dessiner ce que représente l'entreprise pour nous. Déjà, nous sommes cinq dans l'équipe, avec chacun une vision différente de l'entreprise. Pas facile de mettre tout ça dans le même dessin, qui finit donc en cliché téléphoné à quinze kilomètres: "nous sommes tous dans le même bateau". Evidemment, à chaque fois que le manager s'approche, tout le monde se tait, pour ne reprendre qu'après son départ. Il doit penser que tout le monde est muet et qu'on ne ferait rien sans lui! Puis il faut analyser tout cela. Dur dur de donner des explications cohérentes à un dessin qui représente des petits bouts collés de la vision de cinq personnes différentes! Un Picasso en somme, qui si l'on veut aborde le même sujet sous tous les angles, dans une même toile. Et cela sans même parler de nos compétences graphiques, qui ne font qu'accentuer le côté oeuvre cubiste...

Après quoi il a fallu passer à l'analyse de nos dessins. Mais où il va ton bateau? Et il est tout seul au milieu de l'océan? Euh j'en sais rien moi, et pis c'est cool d'être à l'arrêt un peu, non? Il se passe des trucs aussi dans la mer, non? Résultat on a fini par dire des trucs qu'on ne pensait pas vraiment, mais pour rester cohérent en poussant la comparaison, il fallait bien reconnaître qu'on n'avait pas pensé à dessiner le capitaine. Ce qui à la réflexion a dû vexer quelque peu l'intéressé. Au final les résultats sont tout à fait impressionnants: sur le tableau apparaissent des mots-clés plus inquiétants les uns que les autres, et qui réunis tous ensemble laissent penser qu'on aurait dû dessiner des bouées de sauvetage sur le bateau...

Après on a aussi construit des tours avec des pailles pour voir qui ferait la plus haute... Là évidemment c'est l'équipe la plus désorganisée qui a fait la tour la plus stable, faisant tomber à l'eau toutes les conclusions prévues... Il faut dire qu'à les voir faire, on n'aurait pas parié un kopek... Ils ont plus ou moins construit le haut avant le bas, et rajouté des pailles en désordre quand ils ont vu que cela ne tenait pas... Pas de coordination, pas d'anticipation, pas de rationalisation des ressources ni de réflexion préalable sur la forme idéale de notre tour... Et elle a super bien tenu! Le mystère reste à éclaircir. Pour les enseignements méthodologiques, on repassera.

En revanche côté esprit d'équipe, on a au moins appris à se connaître. Les parties de volley en short ça soude. Ainsi que le karaoké du soir, et le petit dej' du matin où on commence déjà à commenter les courbatures de la veille. C'est dire si on est sportifs dans la boîte. Je dois bien avouer que j'ai eu quelques grands moments de solitude... Et que j'avais très envie de rentrer chez moi (bouhouhou). (comment ça, je n'aurais pas l'esprit d'équipe?) Mais toujours est-il que maintenant je dis deux fois plus bonjour dans l'ascenseur, ce qui prouve que ça marche.

Et comme dirait l'autre, "tous les ans on voudrait que ça recommence, youcaidi, aidi, aida..."