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Pékinoscope
10 juin 2006

week-end

Ah, le week-end, les sorties plein-air, la rando, le bon air frais, le sport, la santé, tout ça... Rien ne vaut deux jours à la campagne avec des collègues pour redémarrer la semaine en pleine forme et avec plein de courbatures partout. Et pour découvrir que des photos compromettantes circulent sur l'intranet... Et... quoi? Même des vidéos de moi au karaoké? Non... Ils ont pas osé?

Samedi dernier, tranquille, j'ai démarré ma journée au poste de police. Pour réenregistrer ma résidence. Mais si, vous vous souvenez, elle m'avait dit quand vous aurez fait un visa plus long, vous revenez avec votre proprio, et on actualise la déclaration. Je suis bien sûr revenue toute seule, pas de problème. La demoiselle a juste froncé les sourcils d'un air interloqué: le propriétaire s'appelle M. Li? - Oui. - Mais vous êtes combien au juste à habiter dans cette cour?? (soupir... )

Ensuite, toujours aussi tranquille, je suis rentrée à la maison pour préparer des brochettes. Barbecue avec les voisins, LaoGu et LaoGuFu (littéralement "tata" et "le mari de tata"), et puis une dizaine de copains, intime quoi, il n'y avait que des gens du quartier. Puis je me suis éclipsée, car ce n'est pas le tout, j'ai un train à prendre!

Donc métro, Gare de l'Ouest de Pékin, train, direction Bailixia. C'est une petite vallée vers le Sud, à trois heures de route. On est partis à dix de mon bureau, des chinois et des français, moit-moit. Dix places dans le wagon d'assis-dur (il n'y a pas de classes en Chine, socialisme oblige. Alors on peut voyager en dur ou en mou.)Trois heures à tuer. Donc trouduc, paquet de fraises, tout ça... Il y en a des jeux de cartes à apprendre à nos amis chinois, et réciproquement!

Dans cette ambiance bon enfant, nous n'avons pas vu le temps passer et c'est tout guillerets que nous sommes arrivés à destination. A peine arrivés dans cette petite station de repos pour pékinois surmenés, nous avons traversé la voie ferrée en toute allégresse (300 personnes qui font attendre un train de marchandises pour son départ, c'est pas beau, ça?), nous nous sommes installés à l'hôtel, et avons choisi notre menu du soir, sur pieds. Enfin, dans l'enclos. C'était un méchoui, et il fallait s'y prendre un peu à l'avance, le temps de tuer l'agneau, tout ça... On en a choisi un qui nous a été chaudement recommandé par le propriétaire, on l'a baptisé Marcel, et puis... Ben, Il a pas souffert longtemps en tous cas. "Et surtout prenez des photos, n'hésitez pas". Au moins la viande était fraîche. Là-dessus, promenade à cheval le long de la rivière en attendant que Marcel cuise à petit feu. Et je peux vous dire qu'il ne s'est pas sacrifié pour rien. Le repas du soir fut une telle réussite qu'il y avait des feux d'artifices de partout dans la ville. Et comme on avait fait monter une table sur le toit de notre hôtel, on était super bien placés.

C'est après que les choses se sont corsées. Nous sommes descendus le long de la rivière, où il y a des tas de toiles de tente qui abritent des karaokés. On peut chanter et aussi allumer des feux d'artifice par nous-mêmes. On peut s'y donner à coeur joie pour casser les oreilles des riverains toute la nuit si on le souhaite. Au début je faisais ma timide mais bon, devant l'enthousiasme et le talent de mes collègues chinoises qui se déchaînent sur Xiao Fang (c'est une fille très jolie / avec une paire d'yeux très beaux et très grands / une tresse longue et épaisse...), du coup je n'ai pas résisté plus longtemps... C'est pourquoi il y a une vidéo de moi qui se balade quelque part maintenant, chantant à tue-tête "I love you baby... Trust in me when I say"... Oups. Mais c'était drôle.

Pour occuper le lendemain matin, il y a des grottes psychédéliques à visiter, elles sont tout éclairées de rose et de vert, c'est assez rigolo. Quand même, on se dit que les pauvres stalactites, ils doivent bien souffrir. C'est marrant, nous dans des grottes comme cela en général, on aurait eu des explications du genre "depuis des millions d'années, les gouttelettes d'eau se chargent de calcaire"etc… Là, c'était "il y a des millions d'années, une princesse dragon a été enfermée là par son père le roi dragon. Elle pourra sortir lorsque la bougie (un stalagmite) sera consumée jusqu'au bout." Nous les français, on se regarde avec un clin d'oeil (quels poètes ces chinois), mais nos collègues réagissent illico: "et qu'est-ce qu'elle est devenue à la fin la princesse?" Bien sûr elle restera enfermée là pour toujours, car sa bougie ne pourra que monter et non descendre avec les millénaires, malgré les traces de calcaire toujours plus longues, qui semblent figurer la cire fondue de la bougie brûlée... Ohhh... J'aimerais bien avoir la candeur des chinoises.

Pour finir, le clou, c'est quand même la randonnée dans le creux d'une montagne très jolie. Mais sur un chemin bien pavé et tout plat, à l'exception d'un petit coin qu'on traverse en téléphérique ou par mille et quelques marches d'escalier. Sur chacune est inscrite une année, avec parfois un événement important. "1921 Fondation du Parti Communiste Chinois", "1949 Fondation de la république populaire de Chine", "195- Libération du Tibet", ce genre de choses... Certaines marches sont aussi douloureuses pour les jambes que pour la tête.

Et puis bien sûr pour le retour en train, pas de place, train bondé, tout le monde debout, serré, trois heures, convivial quoi. Pas de jeux de cartes. Alors ce sera chiche ou vérité, pour le plus grand intérêt des autres passagers. Parmi eux, un petit bout de chou de cinq ans, qui rentre elle aussi vers la banlieue de Pékin avec sa maman. Elle a des super couettes. Comme moi, elle va toujours à l'école. On est un peu copines maintenant.

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