Education

Je viens d'avoir une longue conversation avec une amie chinoise, rencontrée il y a quatre ans à Pékin, et qui vient de terminer une année d'études en France. Elle a choisi un MBA très coûteux dans une école de commerce de province relativement bien cotée.

La première fois qu'elle m'avait donné son impression sur le déroulement de ce cursus, elle était très, très déçue. L'enseignement en anglais était fait avec un accent français épouvantable et elle ne comprenait rien, et surtout, on ne lui donnait rien à apprendre. Un enseignement vidé de sa substance. Elle enrageait d'avoir payé autant d'argent pour se retrouver dans une ville au ciel gris, avec rien à faire, et sans même apprendre efficacement comment faire fortune.

Mais cette fois, elle a changé d'avis. Elle trouve toujours qu'on ne lui a pas donné beaucoup de substance, mais elle me dit avoir apprécié finalement qu'on la force à aller chercher cette substance elle-même. Elle a pris conscience qu'elle était jugée au fond non sur la quantité des informations qu'elle aurait pu ingurgiter, mais sur sa capacité à se poser les bonnes questions, à repérer les bonnes sources d'informations, et à organiser une réponse cohérente, complète, qui réponde au problème avec pertinence.

Et de me rappeler qu'en Chine, cela ne se passe pas du tout comme ça. Il faut écouter, jamais s'exprimer. L'exposé n'existe pratiquement pas dans les études qu'elle a suivies. Le professeur parle, on écoute, lors de l'examen écrit on récite le livre ou on coche le QCM, et le tour est joué. Difficile d'ingurgiter tout le programme, mais pas besoin de se demander par quel bout on va commencer. Tout est déjà réfléchi d'avance. Ca donne une érudition impressionnante, mais pour l'esprit critique, c'est pas folichon.

A tout prendre, suis pô mécontente d'avoir fait mes études en France. 

Comments

[akabrownsugar]

figure toi que je suis assez bouleversé par les méthodes d'enseignement à la fac par rapport à ce qu'on a connu... c'est un peu du bourrinage, si tu ne connais pas l'arrêt fatidique, tu es bon pour un bon bachotage en règle.
bon, j'ai encore du droit à bouffer.