Agent double (triple, ou plus)

Ouf! La semaine fut chargée! Trop dur, toute cette vie sociale, toutes ces soirées qui se succèdent les unes après les autres. :-) J'ai parfois l'impression d'être un caméléon qui change d'identité dès qu'il change de milieu. Sauf que comme je ne suis jamais bien réveillée le matin, je n'ai jamais la "robe" qu'il faut pour le bon environnement du soir. Un caméléon qui de temps en temps oublierait de muer...

Lundi: networking comme on dit, soirée professionnelle. Ca consiste à sortir mon speach un certain nombre de fois à un certain nombre de gens, leur donner ma carte de visite, et ne pas partir tant que je n'ai pas cinq kilos de cartes dans les poches. Tiens, pour une fois, on ne s'en va pas quand je fais mon pitch. Mais on me bombarde de questions sur des tas de trucs compliqués que je ne connais pas. Je suis très mauvaise en chiffres... Mais alors vraiment mauvaise! Risque pas de laisser échapper des secrets professionnels, de ce côté rien à craindre.

Mardi: théâtre improvisé devant pas mal de monde, et sous le feu des projecteurs. Il paraît qu'on va passer dans un journal... J'ai hâte de voir ça!

Mercredi: rien. (comment ça rien? - non, non, rien.)

Jeudi: networking, mais cette fois avec des universitaires. Là c'est pas pareil, on a tous le même pitch. Alors on compare notre état d'avancement. Puis de toute manière, on est tous mauvais en chiffres.

Vendredi: Karaoké. C'est l'anniversaire d'un ami, le chant s'impose. Ou plutôt, des hurlements désordonnés dans une salle isolée du monde au sixième étage d'un palace du ridicule organisé.

Samedi: je suis invitée à manger du cochon pour fêter l'année du cochon doré. Il y a peut-être cent personnes chez ce type qui a l'air hyper populaire ces derniers temps. Il travaille dans les médias, la télé par internet et tout... Très mode! Mais là, pour le coup, j'en peux plus, c'est la fin des haricots, je m'épuise, et c'est à peine si j'ai le temps de croquer dans un cochon en pâte sablée que je rentre me coucher.

Il y a un moment où, vous savez, on finit par tout mélanger. On va dans une soirée de travail avec un jean, des baskets et un gros pull, on parle français à des australiens qui se regardent d'un air interloqué, avec plein de références universitaires quand ils auraient voulu des chiffres de croissance. Ou on fait des soirées karaoké en tailleur le jour où on se sentait prêt à monter une entreprise et on passe son temps à demander à tout le monde s'ils sont prêts à investir dans une nouvelle start-up.

Mais de retour à la maison, mon vrai moi ressurgit. En pantoufles, je débarque dans la salle de bains pour découvrir que la douche fuit, que le lave-linge ne sera pas coopératif, alors je me réfugie dans ma chambre qui accuse elle aussi une bonne couche de poussière. Et ça, c'est mon chez moi, que j'ai choisi. Home, sweet home!

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