Légère et court vêtue

Moscou. Tout, sauf ce que j'attendais. Je ne connaissais rien de rien sur Moscou avant d'y mettre les pieds. Je n'avais même pas vu de photos de la place rouge. Donc je m'imaginais plein de choses incroyables sur les désastres architecturaux hérités de la période dure du stalinisme, sur de grands immeubles austères et plombants, des colonnes grises, enfin en quelque sorte le monde de Brazil...
Et je suis tombée sur une ville européenne, ensoleillée, avec de grands espaces verts partout, de majestueuses cathédrales, des musées de grande classe et une rivière qui passe au milieu... Enfin, une ville idéale pour passer un très bon week-end, quoi. Rien du poids de l'histoire auquel je m'attendais.
Et surtout des filles partout, qui écumaient le centre ville perchées sur leurs talons aiguilles incroyables, en décolletés plongeants et mini-jupes largement exagérés. D'après le collègue chinois qui m'accompagnait, elles étaient telles le grillon, qui, pour compenser la courte durée de sa vie, s'époumone sans cesse pour qu'on se souvienne de lui dans sa performance vocale. L'été est court en Russie, il faut briller autant que possible avec des vêtements affriolants, avant d'être oubliées pendant tout un hiver sous les gros manteaux de fourrure. Mais quand même, dans les rues un peu branchées, c'était presque le festival de Cannes.
Quant à moi, en short et t-shirt, avec mes baskets et ma queue de cheval, j'ai marché, marché, et encore marché, dans les rues concentriques du centre, dans les stations de métro, dans les musées, dans les parcs, et autour du Kremlin. Mais je n'ai pas pu y rentrer. Car le jour où je voulais le visiter, était précisément celui où les autorités ont décidé de le boucler complètement pendant qu'ils tapaient sur des militants homosexuels qui tentaient d'obtenir l'autorisation d'orgaiser une gay pride. C'était pas le bon jour.

Comments

[kris]

Ta description des moscovites légèrement vétues me rapelle des passages du film "Les Poupées Russes" de Cédric Klapisch.
Je trouve que la métaphore de ton collègue chinois est surprenante de justesse!