Fini le chantier!

1 septembre 2007

Enfin! Premier petit déj dans la cour pour cet été. Un peu de détente. Première douche dans ma nouvelle salle de bains, qui n'a pas encore de miroir, ni rien d'autre, mais juste, c'est fini. Ouf.

Les travaux ont duré plus de deux mois, un record de longueur pour une cour carrée en rénovation. D'autres peuvent la reconstruire du sol au plafond en un mois et demi. Mais c'est tout de suite plus compliqué quand on continue de vivre dedans pendant les travaux... Et il faut aussi compter sur quelques difficultés de management, quand les promoteurs sont des laowai (étrangers)...

D'abord on a fait quelques erreurs: on a pensé que les ouvriers avaient une certaine conscience professionnelle. En fait, non. (Une quoi?). On se disait que quelqu'un qui fait du mauvais travail, si on lui dit, il peut faire mieux après. Ben, non. Et que si c'est sale, vraiment très sale, il aura un peu honte de lui-même en rendant le résultat. Pas du tout. Si c'est moche, il s'en fout, ce n'est pas lui qui l'utilise. Par contre, son intérêt à lui, c'est d'en faire le moins possible pour le plus d'argent possible. Donc il lui arrive de bâcler le travail. Du moment que le robinet a l'air de marcher, ça suffit. On évitera juste d'allumer l'eau au moment du passage du propriétaire. Ou mieux, on peut lui dire que la peinture de la porte est fraîche, il n'entrera pas dans la pièce. Ou bien, on peut bien lui dire qu'on a passé un coup de peinture même si on ne l'a pas fait. Après tout, la couche d'enduit, c'est blanc aussi, qui va s'en rendre compte.

On a mis du temps avant de vraiment mettre en place un contrôle qualité au quotidien. Cela vient peut-être du fait qu'on s'était imaginé que les ouvriers connaissaient leur métier. Mais en fait l'ouvrier qui débarque dans notre cour, à la base, il n'est pas formé. Ce n'est pas son métier. Et quand il ne sait pas faire quelque chose, il ne le dit pas. Il bricole un truc à la place. Tel ce conduit de douche, qui est fixé de biais, et qui laisse passer une énorme fuite d'eau. Mais le type a estimé que c'était terminé, en l'état.

Du coup, quand on s'est vraiment penchés sur l'état des travaux, et que nous nous sommes mis à hurler sur les flaques de peintures sur le pavé tout neuf, les dégoulinures sur les fenêtres, et exigé que la plomberie fonctionne vraiment, personne n'a compris. Du jour au lendemain, le laowai est passé du pigeon qu'on peut entuber au salopard qui nous oblige à bosser, et qui même menace de ne pas payer. (oui je reconnais qu'il y a eu un problème de gradation dans la sanction). Et les petits noms gentils fusaient dans notre dos. Je vous raconte pas les week-ends à la maison: détente assurée, ambiance électrique garantie...

Mais bon: c'est fini... Maintenant on peut se reposer et cueillir tranquillement les fruits de notre jujubier. On regarde au-dessus de nous dans l'arbre: plus une jujube. Les ouvriers les ont toutes gaulées avant de partir.