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Pékinoscope
14 décembre 2007

Extraits

Mon retour en France n'est pas qu'une façon de quitter la Chine. C'est aussi une façon de m'en rapprocher, autrement, en relisant toutes mes notes et en essayant d'analyser tout ça avec le plus d'objectivité possible. J'essaie de la comprendre un peu mieux, au lieu de la "prendre dans la figure" comme quand je suis sur place. Tâche impossible s'il en est, mais on peut toujours essayer.
Me voilà donc avec des énormes piles d'entretiens, rédigés en chinois, et que je dois analyser un par un, en soulignant les phrases importantes, afin de répertorier les grandes thématiques et d'essayer de raconter une histoire cohérente avec tout ça. La tâche me paraissait tellement fastidieuse que j'ai mis près d'un mois à m'y mettre. Mais mes interviewés, plusieurs mois après les avoir rencontrés, se révèlent finalement passionnants.

Juste une phrase, entre mille:
"Par exemple à l'étranger [en Occident] les jeunes doivent partir habiter tout seuls à 18 ans, alors que moi ici, ma femme habite avec moi, elle habite aussi avec mes parents".

Dans cette phrase on distingue un fantasme: l'émancipation des Occidentaux, qui s'exprime au-travers d'un gros préjugé que j'ai souvent entendu dans la bouche de mes amis. Or, s'il arrive parfois qu'en Europe on se fasse mettre dehors très jeune par ses parents, la tendance est plutôt aux Tanguy qui ne veulent pas quitter le cocon familial, non?
En réalité, ce jeune homme tire un portrait en creux de sa propre situation. Il souligne en fait la dépendance des jeunes Chinois par rapport à leur famille, et s'il ne la dénonce pas directement, j'ai senti un soupçon de frustration dans sa voix. Et si au fond, il avait pu habiter tout seul avec sa femme, comme les Américains?

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