Tartelette

Quelques mois après mon arrivée à Georgetown, une boulangerie Paul a ouvert tout près. Ca a sauvé mes petits déjeuners. Et aussi mes goûters. Je ne vous dis pas le plaisir de manger un éclair au café le samedi après-midi. J'ai bien essayé le Pain Quotidien, pas trop loin non plus: il n'a pas l'air si quotidien que ça. Pareil avec les baguettes de chez Trader Joes ou Whole Foods. Ca a l'air drôlement compliqué de faire du pain qui ressemble à du pain.

Il y a des enseignes comme ça, que j'aurais complètement ignorées en France et qui prennent une toute autre dimension quand je suis à l'étranger. Me voilà fan d'une boulangerie tout ce qu'il y a de plus ordinaire - même pas ma préférée, de loin. Mais il n'y a rien à faire: depuis mon dernier retour de Chine, je suis devenue trop accro aux pains aux figues et autres tartelettes.

Du coup je passe au moins deux fois par semaine faire le plein. Je commence à apprendre les noms bizarres qu'ils ont donnés à leurs pains pour le public américain. Passer la commande est toujours une acrobatie pour réussir à prononcer avec l'accent américain les noms en français mais qui ne sont pas les mêmes que ceux qu'on utilise en France: un pain au chocolat, c'est un "chocolate croissant". Il y a des religieuses, mais on les appelle "éclair" (politiquement correct?). Quand il y a des religieuses, il n'y a pas d'éclair, du coup. Et c'est toujours un grand moment que de lancer: "one Charlemagne baguette, please"!

Et en plus, avec tout ça, je donne raison à mon coloc australien qui passe son temps à nous comparer à nos stéréotypes nationaux respectifs. Bah oui, je suis française et je mange du pain. On ne se refait pas.