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Pékinoscope
11 février 2008

Quand votre kiosquier vous ausculte...

Où le regard du sociologue qui ne s'arrête jamais de travailler.
Au cours de mes nombreuses lectures à la bibliothèque, eh oui c'est la période, je suis tombée là-dessus. C'est l'article d'un jeune docteur en sociologie, qui a financé ses études en travaillant dans un kiosque à journaux. Et il a tout disséqué...

"Je peux rapidement évoquer [les ratés] relatifs aux échanges de monnaie, autre grande source de perte de temps. Pour simplifier je parlerai de conduite motrice idéale d'un client idéal. La caisse est munie d'un petit promontoire prévu pour ces échanges. Le client idéal se présente à gauche du caissier. Il tend son produit pour qu'il soit scanné. Pendant le scanning, il prépare et pose sa monnaie sur le promontoire. Le caissier peut ainsi d'un simple coup d'oeil savoir quelle somme il devra rendre ou du moins s'en faire une idée. [...] La situation classique qui s'écarte de la conduite idéale est relative à la monnaie qui passe de la main à la main. Souvent, le client se présente à droite de la caisse et ne peut accéder au promontoire: il sollicite la main droite du vendeur pour réceptionner l'argent. [...] La "belle mécanique" des algorithmes moteurs du vendeur ne peut plus fonctionner. [...] La logique du client est de passer par le "main à main" (contact humain), celle du caissier est de proscrire la relation."

Et voilà pourquoi on se dispute toujours avec le type du kiosque... Il ne peut pas être à la fois être humainement agréable et professionnellement efficace. Sauf pour ceux qui savent faire la cuisine:

"Ma patronne a alors utilisé une image que j'ai mis du temps à saisir: "c'est simple, c'est comme dans une cuisine". [...] Si la responsable avait eu ne serait-ce qu'une idée de ma gestion de la cuisine, elle aurait compris que sa métaphore n'était pas pertinente. Elle ne faisait qu'appliquer aux autres sa gestion de la cuisine. [...] Un jour particulièrement éprouvant des premières semaines, me sentant incapable d'assurer face aux multiples contraintes du métier, mais ne voulant pas me décourager, je me suis lancé comme défi de gérer ma cuisine... comme j'étais censé travailler au Relay! Ce jour-là, à ma grande surprise et à ma grande fierté, je suis parvenu à cuisiner, laver les ustensiles utilisés pendant le reste de la cuisson, déjeuner, laver les couverts, la cuisinière et l'espace repas en vingt minutes. Ce fut pour moi une expérience de transfert d'incorporation."

Le transfert d'incorporation, vous l'aurez compris, c'est quand on apprend quelque chose dans un domaine, et qu'on l'applique dans un autre domaine. C'est l'une des nombreuses façons d'innover... Qui eût cru pouvoir en tirer autant du tas de vaisselle qui traîne dans l'évier?

Et s'il n'y a que moi que ça fait marrer, eh bien, ça veut dire que ma thèse est en bonne voie...

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